samedi 13 avril 2013

décompacter les idées reçues

Je suis parti labourer de bonne humeur, avec enfin une journée favorable aux travaux des champs. C’était de courte durée, je suis tombé sur une horreur :


Sans aucune autorisation de ma part, les services d’entretien de la voie rapide à proximité d’une parcelle se sont permis de rentrer dans celle-ci. Leur mission : tailler la haie (qui ne me gênait nullement) avec leur gros tracteur, à tout prix et malgré la météo très humide ce jour-là. Pour "le bien de ma culture",  qu'ils disent...

Joindre un interlocuteur pour une petite explication fut le parcours du combattant (et oui, là aussi tout est décentralisé dans un grand centre !), mais rendez-vous fut pris avec le responsable (mais pas coupable !) en fin de journée.

Deux fins observateurs !
"… Je pense qu'y a des endroits où la traiteuse passe, à mon avis, et que ça défonce autant, et la charrue, elle y passe quand-même …"
"… Je sais ce que c’est, la culture, aussi…"
dixit le fauteur.
Ça tombe bien, je n’utilise pas de pulvérisateur, vu que je suis en bio. Pas de chimie, pas de passage de machines !!! L’été aussi, je fais attention à ne pas rouler dans les champs les bennes de grains fraîchement moissonnés, conscient de l’impact sur les horizons de mes sols, abri de mon élevage de vers de terre

Il insiste :
"… Avec les outils que vous avez, vous les agriculteurs, j’ai pensé…"
De quelle agriculture étaient-ils les fils ? Le passage d’un pneu en conditions très humides est dévastateur pour les sols, à 15 mais aussi à 50 cm de profondeur.
Un petit rappel lui a été nécessaire (clic sur graphiques pour voir net) :


De l'imprévu alors que chaque heure compte, les excuses répétées du supérieur embêté et sans solution, je comprends que le seul homme à me sortir d'affaire, c’est moi-même. Il faut soigner cela. Soit, je ne peux plus finir de labourer le champ dans la journée, mais il est important de ne pas prendre de retard dans le semis.

Merci Jean-Marc 
J’ai pu me rendre compte que la solidarité entre agriculteurs n’était pas vaine. Les matériels sont très coûteux, le superflu exclu. Ce cultivateur éleveur de chèvres m’a proposé la location de son décompacteur.


Résultat des courses : une bonne heure pour aller le chercher, une demi-heure pour vérifier les réglages, plus le temps du trajet retour, mais , au milieu de tout ce gâchis, un moment de partage véritable autour d’un verre apéritif.

Dans ma recherche d'un humain à qui demander des comptes, les témoignages d’agriculteurs indignés ont été nombreux. J’ai pu entendre d'autres victimes de leurs bavures se plaindre : Ils se permettent tout ! Visiblement le dialogue est absent.
Mais ce qui est surtout absent et doit le rester, c’est l’autorisation de pénétrer dans les champs des agriculteurs.
Imaginez-vous le choc : vous rentrez le soir de votre travail et trouvez votre maison en chantier. Je ne connais personne que cela laisserait indifférent…

L'aberration de la société moderne, c'est de dévaloriser notre métier : le paysan n’est pas balourd ou brute, il est un grand observateur dans de nombreux domaines, le scientifique spécialiste d’une seule science.
Quand je parcours mes champs, j'observe et j'acquiers des connaissances. Oui, je les observe, les interroge, m’interroge, médite... C'est la réalité.
Je ne suis peut-être pas un scientifique, mais un chercheur…

Je cherche avant tout à être respecté pour le travail que je fais.

Je voudrais malgré tout finir sur une note de fraîcheur et d'optimisme. Clic info-détente surprise ici. Merci les Québécois !

vendredi 12 avril 2013

l'industrialisation de l'agriculture

Du sérieux aujourd'hui. De l'information pure, il en faut aussi.

Sortez une bière ou quelque chose qui vous fera plaisir et prenez 50 mn de votre temps pour écouter l'émission Terre à Terre du 9 février dernier sur France Culture, consacrée à l'analyse ultra pertinente de Xavier Noulhianne, éléveur et résistant dans le Sud-Ouest, sur l'évolution des pratiques de contrôle en agriculture.



Et pour ceux qui en veulent, voici également un lien vers un article très poussé du même sur la dérive de la certification AB : AB Absurdo ou AB.

samedi 6 avril 2013

des paniers

Il y a des habitudes qui s'installent. On peut appeler ça aussi des liens...
Une fois par mois, un petit groupe d’irréductibles du nord de La Rochelle, des résistants en tout genre en même temps que des propulseurs d'un vent nouveau, font provision de farine et de lentilles bio en provenance de mes terres.

Ce post s'adresse à vous, chers EcoClic'iens. Que diriez-vous de passer commande pour la livraison d'avril directement en ligne ?
C'est un essai, et s'il est concluant, nous aurons mis au point une méthode de communication facilitée (qu'y disent...)
Bien, êtes-vous prêts ? Un clic sur le lien que voilà : bon de commande spécial Paniers d'EcoClic'eau.
Je laisse volontiers la gestion des commandes à la vigilance des responsables des Paniers.


Et puis pendant que vous y êtes, voyez la nouvelle page sur les blés anciens, tournez, virez, faites connaître, ajoutez des commentaires en ligne... Que vive le blog, il est la porte d'entrée à une nouvelle conception du monde où l'échange perd son qualificatif de commercial pour redevenir simplement humain.

Merci pour votre soutien, de votre confiance. Quel plaisir que d'avancer ensemble sur le chemin de la transition !

jeudi 4 avril 2013

blé ancien et petit épeautre

On en parle, on en parle, mais réellement, qui et où sont-ils ?

Il sont là ! Regardez :

pousses de blé de pays gâtinais
champ des mêmes
l'engrain si vert

Je ne peux pas vous dire mieux. C'est la promesse de notre, votre bon pain de l'an prochain, celui qui embaume vos narines à la moindre tranche coupée, celui qu'une seule lichette de beurre salé rend irrésistible.

Contre vents et marées, il sont là !

dimanche 31 mars 2013

grand week-end de pâques

Ils perdent leur santé à faire de l'argent,
et par la suite perdent tout leur argent à la retrouver.
En pensant anxieusement au futur, ils oublient le présent
de sorte qu'ils ne vivent, ni le présent, ni le futur.
Finalement, ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir
et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu.

- Confucius -

Ce dimanche, repos.
Pourquoi ne pas profiter d'un bon petit moment avec Paradise.



samedi 23 mars 2013

journée internationale des forêts

Quelques hommes en costume trois pièces viennent de décider, entre la poire et le fromage, que la forêt valait la peine qu'on lui accorde une journée de pensée positive par an.
Ça ne mange pas de pain, c'est pas comme le conflit syrien où une prise de position franche menacerait l'équilibre hypocrite d'un monde dont on veut absolument éviter qu'il ne bascule enfin vers la justice. Ça distrait les esprits, occupe les mains (plantez des arbres, qu'ils disent !), ça verdit l'atmosphère, ça déplace les responsabilités, tout le monde s'y retrouve. Sauf la forêt, peut-être.
Les enjeux sont clairs, les encravatés les déguisent à peine, et il suffit d'un infime changement d'angle de lecture pour décoder :
Les forêts sont nos moyens d'existence et notre richesse
  • [...]
  • La valeur ajoutée brute mondiale dans le secteur forestier s'élève à 468 milliards de dollars EU.
  • Le commerce mondial de produits ligneux primaires se monte à 235 milliards de dollars EU.
  • Les forêts tropicales fournissent à l'agriculture des services de pollinisation dont la valeur s'élève à 12 milliards de dollars EU par an.
  • [...]
 Freiner l'exploitation forestière illégale
La coopération internationale et la technologie devraient aider les autorités à lutter contre ce crime organisé et rapide.
Global Forest Watch 2.0, qui sera lancé cette année 2013, mettra à profit la technologie de télédétection pour fournir des cartes de déforestation de haute résolution et quasiment en temps réel, sur une plateforme ergonomique. Le système fournira des alertes de déforestation au niveau planétaire pour identifier l'exploitation forestière illégale ainsi que les points de déforestation, en s'appuyant à la fois sur les données satellites et publiques y compris celles fournies par les communautés locales.
On peut ainsi imaginer qu'un analyste d'un groupe de conservation des forêts à Jakarta (Indonésie) reçoive une alerte via les médias sociaux montrant une zone déboisée. Par ce biais, il pourrait lancer un avertissement aux autorités qui se rendraient à cet endroit pour tenter d'appréhender les exploitants illégaux.
On peut également considérer un importateur de bois qui surveille les exploitations forestières de son fournisseur. Si celles-ci venaient à empiéter sur une zone protégée, l'importateur immédiatement suspendre ses achats et utiliser l'information satellitaire pour confronter le fournisseur.
La technologie sera sans aucun doute un allié efficace, mais c'est l'ensemble de la chaine de production et de distribution qui doit être l'objet d'une vigilance de tous les instants, comme l'impose, depuis début mars 2013, l'Union Européenne afin d'enrayer le commerce de bois illégal.
 Extraits de www.notre-planete.info.

C'est magnifique !
D'une pierre au moins deux coups :
  • Je détourne l'attention du crime légalisé et institutionnalisé contre la Nature pour le mettre à la charge d'affreux hors-la-loi d'essence privée qu'il est justifié de traquer,
  • J'en profite pour renforcer le contrôle sur tout ce qui vit à la surface de cette terre et dont j'ai besoin pour mes propres aspirations au pouvoir et au lucre.
  • Allez ! une petite troisième, en tout petit : et pendant ce temps, vous voilà ligotés un peu plus serré par une poignée de mesures et d'alliances émanant de sphères insoupçonnées/insoupçonnables, ni vu ni connu, vas-y que je t'embrouille !


Moi, je m'en fiche.

Deux jours avant l'avènement de cette subite vague de compassion collective pour nos amies les forêts, je profitais justement d'un jour de répit agricole et climatique pour me plonger dans l'autre monde, peuplé d'invisible et de messages murmurés.
Au passage, j'ai capté celui-ci :
Homme,

Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d'hiver,
l'ombrage ami, lorsque brûle le soleil d'été.
Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table.
Je suis le lit dans lequel tu dors, et le bois dont tu fis tes navires.
Je suis le manche de ta houe, et la porte de ton enclos.
Je suis le bois de ton berceau, et aussi de ton cercueil.

Ecoute ma prière, veux-tu ?

Laisse-moi vivre pour tempérer les climats et favoriser l'éclosion des fleurs.
Laisse-moi vivre pour arrêter les typhons et empêcher les vents de sable.
Laisse-moi vivre pour calmer les vents, pousser les nuages
et apporter la pluie qui véhicule la vie du monde.

Laisse-moi vivre pour empêcher les catastrophiques inondations qui tuent.
Je suis la source de tous les fleuves, je suis la source des ruisseaux.
Je suis la vraie richesse de l'état, et je contribue à la prospérité du plus petit village.
J'embellis ton pays par la verdure de mon manteau.

Homme,
Ecoute ma prière !
Ne me détruis pas !


- Supplique de l'Arbre -
Texte ancien d'un sage indochinois

mardi 12 mars 2013

La fin des haricots

Je crois qu'il est bon de savoir ce qu'il se passe réellement au niveau du vivant, entendez de notre vie, lorsque les intérêts économiques, entendez de pouvoir personnel, prennent le pas sur l'intérêt commun à tous les règnes : minéral, végétal, animal, et à peine émergé du dernier mais déjà d'une arrogance sans borne, le règne humain.

Ci-après, en 3 épisodes, 52 mn d'éclaircissements pour bien prendre conscience de l'importance de nos choix.

Vous pourrez mettre en plein écran après avoir démarré la vidéo.